Vous êtes un chef d’entreprise en quête de développement d’activité ou un salarié prêt à franchir le pas de l’entrepreneuriat ? Dans les deux cas, il ne fait aucun doute que reprendre une entreprise est à votre portée. Mais attention, veillez à respecter quelques étapes. Lesquelles ? On lève le voile !
Étape 1 : définissez vos critères de recherche
Avant de vous lancer dans la recherche d’une entreprise à reprendre, commencez par identifier vos envies, vos capacités mais aussi vos limites. Vous y parviendrez en vous posant les bonnes questions :
- Quel est le secteur d’activité qui vous attire ?
- Envisagez-vous de vous lancer dans une activité que vous connaissez déjà, ou que vous souhaitez découvrir ?
- Côté développement, quels sont vos idéaux en termes de taille d’entreprise, de chiffre d’affaires et d’effectif ?
- Que privilégieriez-vous entre le rachat de fonds de commerce ou de parts sociales ?
- Avez-vous besoin de vous former sur certains aspects (management, communication…) ?
Ce n’est qu’une fois que vous aurez répondu à ces questions que vous pourrez entamer vos recherches de reprise d’entreprise ou de fonds de commerce. Et n’hésitez pas à valider vos réponses en fonction de la réalité.
- Avez-vous les compétences nécessaires pour gérer une affaire ?
- Votre capacité de financement est-elle à la hauteur de vos ambitions ?
À noter : réfléchir à ces points vous permettra de poser les bases de votre projet de reprise d’entreprise.
Étape 2 : recherchez une entreprise à reprendre
Vous avez les bases de votre projet entrepreneurial ? Il est temps d’entrer dans le vif du sujet : la recherche d’une affaire à reprendre. Pour cela, plusieurs solutions s’offrent à vous – n’hésitez pas à les exploiter au maximum :
- sollicitez votre réseau ;
- adressez-vous à des experts (comptables, intermédiaires en cession d’entreprise…) ;
- consultez les annonces d’affaires à reprendre – les sites de petites annonces sont de vraies mines d’or ;
- prospectez en direct ;
- bouche à oreille : posez la question aux commerçants de quartier (une méthode ancestrale mais toujours efficace)
- publiez votre offre sur des sites consacrés aux rencontres entrepreneuriales.
Étape 3 : effectuez un pré-diagnostic avant de faire votre choix
Vous pensez avoir trouvé la perle rare ? Ne vous pressez pas, il reste encore un certain nombre d’éléments à vérifier. À vous de réaliser un « pré-diagnostic reprise », qui vous permettra de confirmer votre décision ou d’affiner votre sélection. Comment ? En écartant rapidement les dossiers de reprise qui ne présentent pas d’intérêt pour vous.
Ne négligez pas cette étape, elle a toute son importance : vous maximisez toutes vos chances de trouver un dossier conforme à votre projet.
Notre astuce : la bourse de la transmission ! Cet outil, mis à disposition par Bpifrance Création, vous aidera dans vos démarches.
Étape 4 : rencontrez le cédant
Lorsque votre liste d’entreprises potentielles à reprendre est prête, il vous reste un certain nombre de paramètres à vérifier. L’objectif ? Vérifier si ces entreprises sont compatibles avec vos attentes et vos capacités.
Pour cela, pensez à fixer un rendez-vous avec le cédant, idéalement dans les locaux de l’entreprise et en présence des salariés. Vous pourrez ainsi prendre le pouls en constatant et en analysant des paramètres phares :
- l’atmosphère générale au sein de l’entreprise ;
- le niveau d’information fourni par le cédant ;
- le cœur de métier et les personnes clés de l’entreprise ;
- les motivations du cédant.
C’est le meilleur moyen de progresser dans la compréhension du dossier et de prendre une décision !
Étape 5 : réalisez le diagnostic et l’évaluation de l’entreprise
Lorsque vous possédez un certain nombre d’éléments sur l’entreprise que vous envisagez de reprendre, il est temps de collecter un maximum d’informations pour réaliser un diagnostic.
Mais en quoi cela consiste-t-il exactement ? Ne confondez pas avec l’audit ! En réalité, il s’agit de vous informer progressivement sur l’entreprise, et de rassembler toutes les informations indispensables pour prendre votre décision. Reprendre ou non cette entreprise ? Vous aurez la réponse en déroulant cette étape !
Si votre conclusion est favorable, à vous d’esquisser vos premières valeurs d’entreprise pour obtenir le squelette de votre business plan. En parallèle, vous pourrez commencer à organiser le montage juridique et financier de votre projet.
À noter : l’évaluation de l’entreprise ne se limite pas à sa comptabilité. Vous devez tenir compte de son potentiel et de son capital immatériel – notamment humain.
Étape 6 : rédigez votre lettre d’intention et lancez les audits
Une fois le premier business plan de reprise validé et viable, il est temps de rédiger votre lettre d’intention et de réaliser (ou faire réaliser) un audit d’acquisition de l’entreprise.
La lettre d’intention, qu’est-ce que c’est ?
La lettre d’intention permet de formaliser certains éléments relatifs à la reprise d’entreprise. Par exemple, le cédant peut vous demander de clarifier vos intentions avant de vous révéler des informations confidentielles au sujet de son entreprise. De votre côté, vous pouvez demander un accord – a minima tacite – sur certains points clés, avant d’engager du temps, de l’énergie et éventuellement un budget pour réaliser l’audit.
Quid de l’audit d’acquisition de l’entreprise ?
L’audit d’acquisition de l’entreprise, quant à lui, vise à confirmer la fiabilité des informations que vous avez obtenues jusqu’à présent, et à vérifier la cohésion du montant de la cession.
À noter : dans le cas d’un rachat du fonds de commerce uniquement, on ne procède pas à un audit, mais plutôt à une analyse approfondie du chiffre d’affaires et des contrats.
Étape 7 : procédez au montage juridique
Deux cas de figure sont possibles pour le montage juridique.
- Si vous reprenez une entreprise individuelle, vous ne reprenez que le principal actif qui constitue son fonds de commerce.
- Si vous reprenez une société de tout autre statut, vous devez choisir entre le fonds (l’actif : tous les biens et droits que possède l’entreprise comme les bâtiments, le matériel, les créances, les stocks) ou les titres (l’actif et le passif : les moyens dont dispose l’entreprise pour financer ses actifs). Ce choix aura des conséquences juridiques, fiscales et financières différentes de part et d’autre. Il s’agit d’un élément majeur de la négociation, il est recommandé de le traiter le plus tôt possible avec le cédant.
Étape 8 : construisez un business plan
Le business plan fait partie des documents essentiels pour créer ou reprendre une entreprise. Il vous permettra de poser votre stratégie et vos objectifs.
C’est également un outil indispensable pour vous aider à synthétiser toutes les informations dont vous disposez. Vous bénéficiez d’une vue d’ensemble sur votre projet, ce qui vous aidera à déterminer s’il est viable ou non.
Étape 9 : recherchez des financements et des aides à la reprise d’entreprise
Le petit plus ? Votre business plan vous sert aussi à valoriser votre projet de reprise auprès d’acteurs financiers. Plusieurs dispositifs d’aides financières existent selon vos ambitions et votre situation. Bonus : vous pouvez même les combiner !
Pour identifier ces solutions, il vous faudra vous poser les bonnes questions :
- Comment renforcer votre apport personnel ?
- Vers qui vous tourner pour emprunter de l’argent ?
- Quelles sont les solutions à votre portée pour garantir un emprunt bancaire pour votre projet de reprise d’entreprise ?
Étape 10 : finalisez le protocole d’accord et le contrat de cession
Le protocole d’accord et le contrat de cession vont de pair. En réalité, il consiste à formaliser votre accord avec le cédant.
Zoom sur le protocole d’accord
Le protocole d’accord agit comme la clé de voûte de l’opération de reprise d’entreprise. Pourquoi ? Car il détermine absolument tous les points de la négociation, et ce, individuellement :
- vos droits et obligations – les vôtres et ceux du cédant ;
- les conditions et modalités du projet de reprise ;
- le reste du calendrier des opérations ;
- les actes à effectuer pour opérer la reprise de l’entreprise.
L’acte final : le contrat de cession
La dernière étape consiste à mettre à l’écrit tous les éléments qui constituent cet accord dans un contrat de cession. Dans le cas de la reprise d’une très petite entreprise, ce document peut ne pas être rédigé par des avocats. Cependant, en sollicitant un spécialiste en cession d’entreprise ou de fonds de commerce, vous vous protégez contre toute mauvaise surprise après l’opération !
Reprendre une entreprise, c’est collaborer avec une communauté de salariés, partenaires et clients bien établie, et assurer la continuité d’un savoir-faire : n’hésitez pas à solliciter le cédant après la signature. Et dans le cas d’une grande structure, il peut même rester quelque temps pour assurer la transition ! Envie d’en savoir plus sur les financements prévus pour la reprise d’entreprise ? On vous dit tout !